Une Maison Particulière toute en légèreté…

Une Maison Particulière toute en légèreté…

Tous les trois mois, la Maison Particulière se transforme et invite des collectionneurs avertis à prêter une ou plusieurs œuvres répondant à un thème donné. Elle alimente ainsi un dialogue, des points de vues et accueille une diversité d’œuvres et d’artistes, laissant place à la surprise, à l’inattendu.

La Maison Particulière, on en a déjà parlé dans ce blog. Elle est le fruit d’une initiative tout à fait novatrice de nos amis Amaury et Myriam de Solages. La dernière exposition qui s’est achevée en mars, avait pour thème la légèreté. Il s’agissait de répondre à la question suivante : « Entre frivolité et virtuosité, désinvolture et élégance, éphémère et transparence, où se situe la Légèreté? »

Amaury et Myriam de Solages écrivent sur leur site : « Être léger n’est-ce pas être totalement libre? Libéré des contraintes et des carcans sociaux. Les artistes, à travers leur recherche, ne nous donnent-il pas là la leçon suprême de l’existence, seulement atteignable par leur regard distancié, aérien et provocant ? Les œuvres exposées dans le troisième accrochage de Maison Particulière, grâce aux collectionneurs qui se sont avec nous prêtés au jeu de dévoiler leurs sensibilités à travers leurs choix personnels d’œuvres, montrent d’une façon harmonieuse la diversité de la notion de Légèreté. Un point d’interrogation nous a permis ici, non pas de montrer des visions contraires mais d’étranges correspondances. »

Ma femme, Danuté, et moi même, avons accepté très volontiers de participer et de contribuer à cette exposition, aux côtés de Maurice Van Valen, Pierre Marie Giraud, collectionneurs, de l’artiste argentin Pablo Reinoso et de notre cher ami Marcel Croës, éminent spécialiste de cinéma, d’opéra et formidable érudit littéraire.

Difficile de commenter cette manifestation mieux que les organisateurs. Sur leur site, ils écrivent ceci :

« Les œuvres exposées dans le troisième accrochage de Maison Particulière, grâce aux collectionneurs qui se sont avec nous prêtés au jeu de dévoiler leurs sensibilités à travers leurs choix personnels d’œuvres, montrent d’une façon harmonieuse la diversité de la notion de Légèreté. Un point d’interrogation nous a permis ici, non pas de montrer des visions contraires mais d’étranges correspondances.

Danuté et Alain Mallart, parmi tous les possibles de la «légèreté ?», ont préféré «centrer leur choix sur la légèreté considérée comme un envol, une aspiration à l’apesanteur et l’élan». Mais avec l’humour et la légèreté qui les caractérisent si bien, ils ont pris au vol le point d’interrogation pour élargir leurs propositions à des œuvres chargées d’ironie et d’interpellation.

Le point de départ de la réflexion de Maurice van Valen concernant la «légèreté ?» est l’affinité qu’il entretient avec des œuvres qui tout en traitant de sujets sérieux les transforment en anecdote. Cette légèreté, fortement liée à l’humour, à la dérision et à la pointe d’ironie qui s’en dégage, est également présente dans une série d’œuvres plus «détendues, poétiques et optimistes».

La relation intime que Pierre Marie Giraud entretient avec les œuvres qu’il apprécie se traduit dans son désir de les partager dans le «silence» et la «méditation». Un aspect fondamental de sa démarche d’amateur d’art se trouve dans la contemplation des objets qu’il aime et lui rende «la vie plus légère».

Légèreté comme la virtuosité de l’artiste face à son art, la maitrise du geste et de la matière, la conscience avant la connaissance, sont magistralement exprimés par Pablo Reinoso, artiste argentin vivant à Paris. Tel un poète: «face au vertige de voir pour ne pas reculer devant le savoir qui se présente, énigmatique ou évident, devant soi».

Notre cher invité littéraire, Marcel Croës, amoureux du cinéma «par excellence», qui regarde la vie à travers ses films et ses livres favoris ou ses opéras de prédilection, nous donne l’immense plaisir de partager son érudition avec une sélection de textes allant de Prévert à Schônberg, de Lao Tseu à Kafka ou bien des extraits de livrets d’opéras de Verdi ou Monteverdi, illustrant ainsi sa grande curiosité et son sens de l’épicurisme. Comme il nous le dit si bien, «Mon idée de la légèreté s’incarne idéalement dans les films d’Ernst Lubitsch». Allons donc voir ou revoir «Sérénade à trois» et «Haute pègre».

Quant à nous, il nous est impossible de vivre sans «légèreté». Être sérieux tout en se moquant de soi même. Nous sommes particulièrement sensibles aux œuvres poétiques et aériennes, aux artistes qui traitent de la dérision tout en nous permettant d’aborder la vie et ses mystères, «l’air de rien», avec humour. »

Qu’ajouter de plus ?

Je crois important de signaler que la Maison Particulière remplit à l’évidence un besoin à Bruxelles. La ville ne compte pas de musée d’art contemporain. Malgré des manifestations très régulières pour protester contre cette lacune, le musée national, sera pour sa part voué aux oeuvres de la « fin de siècle ».

Mais ce n’est pas cette carence qui a motivé le couple de Solages. « Personnellement, je l’aurais fait même s’il y avait eu trois musées d’art contemporain », souligne Amaury de Solages. « Nous ne sommes pas dans une négation critique de ce qui se fait à l’heure actuelle, c’est complémentaire » a-t-il confié au site fr.artinfo.com. « C’est dans l’air du temps », ajoute Myriam de Solages, à propos des nombreux espaces ou les collectionneurs invitent à la découverte de leurs découvertes. « Une œuvre d’art est d’abord faite pour qu’il y ait cette relation intime entre l’artiste et la personne qui la regarde. »

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