Les énergies individuelles sapées par la tristesse collective ambiante

Les énergies individuelles sapées par la tristesse collective ambiante

Derrière l’effarante consommation d’anti-anxiolytiques et d’hypnotiques en France, une cause rarement citée : « une véritable contamination par une tristesse collective ambiante qui sape les énergies  individuelles. » C’est à ce constat, argumenté et étayé, qu’aboutit un article du site « Les 4 temps du management« . La double crise économique et culturelle que nous traversons, y est-t-il écrit, « contribue à désenchanter le monde en détruisant les idéaux qui nous ont soutenus jusqu’à présent ».

Extraits :
…La production d’efforts, sans la récompense espérée, qui rappelle le mythe de Sisyphe, engendre de multiples déficits :
– Déficit narcissique : l’estime de soi dépend autant de la reconnaissance que les autres nous accordent que de la valeur que nous attribuons à une action. Cette estime de soi peut-être mise en cause si nous sommes confrontés sur la durée à une disproportion entre les efforts que nous fournissons et les résultats que nous obtenons. Ce déséquilibre peut conduire à douter de notre propre puissance et contribuer peu à peu à construire une image plus ou moins négative de soi-même. C’est alors la spirale dépressive qui peut s’emparer de soi.
– Déficit d’espérance : tout être humain a besoin de se projeter de façon positive dans l’avenir. Cette fonction vitale est assurée par l’Idéal du Moi. C’est grâce à lui que nous pouvons nous mettre en tension et supporter certaines frustrations. Cependant l’Idéal du Moi s’affaiblit quand chaque jour, nous faisons le constat que nous régressons par rapport à ce que nous avions et que nos espérances se transforment en déception.
Ce malaise se traduit de différentes façons. Il n’est certainement pas sans lien avec la montée lancinante du thème de la souffrance au travail dans les organisations. Cette tristesse pour Ehrenberg se traduit par une fatigue bien particulière qu’il appelle  » la fatigue d’être soi « . On peut poser l’hypothèse quelle est en relation avec la rupture des idéaux qui sous tendaient notre imaginaire collectif. Le début du XX° siècle avait commencé avec la promesse d’un monde meilleur. Cette promesse s’était concrétisée jusqu’en dans les années 1990 et brusquement tout ce à quoi les membres de la société espéraient semble s’écrouler. Nous entrons comme le souligne Gilles Lipovetsky dans  » la société de la déception « . Chacun se trouve confronté à un Moi qui ne peut plus s’appuyer sur les ressources  » fantasmatiques  » de l’Idéal du Moi collectif. Ainsi, livré à lui-même, il ne dispose plus d’énergie suffisante pour entrer en  » utopie « .
Ceci se traduit concrètement par l’absence d’idéologies humainement structurantes. Le libre marché n’a pas non plus tenu ses promesses d’une société meilleure. Il a au contraire exacerbé les intérêts d’actionnaires  » invisibles  » et accru les inégalités entre le Capital et le Travail.
Les sociétés se retrouvent alors sans projet. C’est  » l’ère du vide  » et les hommes n’ont plus de rêves. Un proverbe africain déjà évoqué illustre cette situation :  » Quand un homme ne rêve plus il meurt « .
Un article remarquable, long, à lire dans son intégralité ici : « Comment lutter contre la morosité au quotidien ? »

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